Bora Bora, l’île aux raies

Juste le nom donne envie de rêver. Lagons translucides où foisonnent petits requins, raies et poissons tropicaux, cabanes sur pilotis et hôtels de luxe inabordables. En fait, ça peut être ça si on a un budget de plusieurs milliers de dollars par nuit, ce qui n’était pas notre cas. Voici donc le récit, pas comme dans les livres, de notre expérience à Bora Bora.

Nous avons donc pris un vol de 45 minutes à partir de Papeete via Air Moana pour rejoindre la perle de Tahiti vu notre petit changement de plan. Je n’ai que de bons commentaires pour cette compagnie qui a, premièrement, un personnel absolument charmant et gentil. Mention spéciale au commandant de bord et au pilote qui ont fait des blagues et expliqué ce que nous survolions lors du vol. Moi qui déteste prendre l’avion, ils ont su rendre l’expérience agréable et les vols ont été à l’heure à la minute près! Juste pour voir les îles du haut des airs, ça vaut la peine. Nous avons donc pu voir toute la beauté de l’île.

Ensuite, nous prenons une navette pour transférer du motu où se trouve l’aéroport pour rejoindre le port de Bora Bora. C’est clairement le plus bel aéroport du monde 🙂

La navette qui nous amène sur l’île principale

Pour bien comprendre comment ça marche, je vous fais un petit topo 😉 Il y a d’abord l’île principale de Bora Bora. Petit îlot de 34 km de circonférence, on en fait le tour en scooter en environ 1 heure selon le nombre d’arrêts photo qu’on fait . Le village principal, Vaitape, ne regorge pas particulièrement de charme. On y trouve quelques restaurants et boutiques, 2 petites épiceries, 2 station-services et des maisons. Ici, rien de luxueux, une seule plage publique pour toute l’île, belle, mais pas plus que celles des Caraïbes. Le voyageur qui débarque directement sur Bora pourrait bien se dire qu’il s’est fait avoir s’il s’attendait à ce que l’on voit habituellement dans les publicités.

La plage de Matira, seule plage publique de l’île

Nos 4 premiers jours au Bungalove ont été merveilleux. Nous les avons passé dans le lagon, tantôt en plongée, tantôt en apnée, en partant de la petite terrasse de notre Air bnb.

Ici, pas besoin de voiture. Si nous réservions au restaurant, ils venaient nous chercher sans frais. Marc-André et Annette, nos hôtes français, sont venus nous chercher et nous reconduire au port et le centre de plongée assurait également nos déplacements.

Nous avons fait une épicerie où les prix ressemblent à ceux de chez nous, mais où le choix est bien limité. On est en plein milieu du Pacifique, mieux vaut s’en tenir au local. Par contre, on voit tout de suite l’influence française: fromages, baguette de pain et autres produits de la France couvrent les tablettes. On en aura mangé du pain!

Le lagon, quant à lui, est magnifique. Quand on parle du lagon, on parle de l’étendue d’eau qui entoure l’île principale et ses quelques motus (petits îlots sur lesquels on retrouve les fameux hôtels avec cabanes sur pilotis qui ne sont accessibles que pour la clientèle) et qui est délimité par la barrière de corail qui entoure entièrement l’île, à l’exception de la passe, seul endroit où les bateaux peuvent accéder à l’île et en ressortir. Cette barrière permet d’avoir des eaux relativement calmes, protégeant des vagues et des forts courants l’île. Quoiqu’on peut quand même avoir beaucoup de courant à certains endroits comme nous l’ont prouvé certaines plongées que nous avons faites où nous devions s’accrocher au récif pour ne pas partir à la dérive 🙂

Quand nous étions au bungalove, il nous suffisait de mettre masque et tuba et de descendre 2 petites marches pour être directement dans le lagon. Pas de plage, mais une marche d’une centaine de pieds dans 1 pied d’eau nous amenait jusqu’au récif qui forme un tombant descendant facilement jusqu’à une vingtaine de mètres. On suivait alors le bord du récif et c’était fantastique. Des milliers de poissons, murènes et même un requin. Le soir, nous avions également droit au coucher du soleil.

Le lagon au Bungalove

Niveau température, rien à dire malgré que c’est le début de la saison humide. Il était fréquent d’avoir une brève averse en début d’après-midi, puis le soleil reprenait ses droits. La nuit, il ventait énormément et il pleuvait aussi beaucoup, mais le matin venu, tout était redevenu au beau fixe.

Le décalage horaire est toujours présent; nous nous couchons très tôt, vers 20h30 et nous levons aussi très tot, vers 5h30. Ça ne me dérange pas, nous profitons bien de nos journées et il faut être prêts à 7h00 pour notre lift de plongée.

Les plongées sont tout simplement magnifiques, certainement dans les plus belles que nous avons faites.

Le lagon est vivant et en santé, l’eau est chaude et je ne me lasse pas de la petite virée en bateau pour aller chercher des clients dans les hôtels sur la lagon. Nous avons donc pu voir de près les hôtels Conrad, le Thalasso et autres hotels de luxe. C’est vrai que ça semble merveilleux, après, il faut vouloir et pouvoir sortir 5000$, voir beaucoup plus la nuit. Perso, je n’ai pas besoin de ça. Oh je l’apprécierais sans doute si j’y restais, mais mon Air bnb et mes plongées merveilleuses dans cet endroit paradisiaque me conviennent et je me pince à chaque jour d’avoir la chance de pouvoir y être.

Paysage qu’on voit à chaque matin en allant chercher d’autres plongeurs

Ainsi, pour en finir avec la plongée, nous aurons eu la chance de voir beaucoup de raies. Mention spéciale aux 3 raies manta qui sont venues vérifier ma mise en plie tellement elles ont passé proche de ma tête et aussi mention spéciale au banc d’une cinquantaine de raies léopard qui nous ont accompagné pendant un bon moment.

Banc de raies léopards
La première des raies manta, la seconde suit derrière

Je conseille vraiment l’endroit à tout plongeur qui n’a pas peur de se taper plus de 16 heures d’avion et plusieurs escales.

Après Bora Bora, bien que l’ensemble de la vie tourne autour du lagon, il y a quand même quelques autres activités à faire. Il y a quelques belles randonnées à faire sur un des deux monts de l’île. Nous n’avons pas pu les faire, 3 plongées par jour, ça draine pas mal d’énergie, mais nous en avons fait une petite qui permet d’accéder à un joli point de vue et qui permet de voir des vestiges militaires de la Seconde Guerre mondiale tels qu’un bunker et des canons.

Pour la petite histoire, suite à l’attaque de Pearl Harbor en 1941, les américains ont décidé de construire une base militaire en plein milieu du Pacifique pour des raisons géostratégiques et ils ont jeté leur dévolu sur Bora Bora. Cette décision aura comme conséquence de donner un boom de développement à l’endroit avec la construction d’un aéroport, entre autres. Finalement, les canons n’auront jamais servi, mais ils sont restés sur place pour plusieurs, souvenirs d’un passé douloureux.

Nous avons également loué un scooter électrique pour faire le tour de l’île. Honnêtement, il n’y a qu’une seule route qui fait le tour. Ça vaut la peine de le faire, mais en une demi-journée, c’est plus que réglé et ça m’a permis de conduire une mobylette pour la première fois! On ne voit pas d’énormes maisons de luxe, au contraire, les habitations sont généralement modestes et ce sont les terrains, remplis d’arbres à fleurs et pour les chanceux, bordés par le lagon qui rendent le tout joli parce qu’autrement, on pourrait croire qu’on est parfois à Cuba ou en République dominicaine.

Nous avons aussi essayé deux restaurants où le thon est à l’honneur, comme partout en Polynésie. Frais et pêché sur place, on ne se tanne pas d’un bon poisson cru, comme ils l’appellent, qui consiste en du thon cru servi dans un mélange de lait de coco, de jus de lime avec concombre et carotte, parfois des oignons ou des tomates.

4 déclinaisons de thon au restaurant Les Délices

Les fruits se retrouvent en bord de route où on peut acheter ananas, mangues, bananes et noix de coco dans de petits stands. Pour les légumes, il y a peu de variétés et on les retrouve en épicerie pour des prix astronomiques.

Et finalement, on ne peut pas passer à côté d’un spectacle de danse traditionnelle polynésien. Ressemblant beaucoup au luau hawaiien, le ori Tahiti demeure bien ancré dans les traditions et les hommes comme les femmes qui le pratiquent sont vraiment impressionnants à voir.

Les femmes se font aller les hanches, les hommes, ce sont les cuisses!
On a cédé au quétaine et avons pris la photo. J’ai toujours un sentiment mitigé dans ces moments là. Est-ce que c’est une attrape touriste où une véritable démonstration culturelle? Peut-être quelque part entre les deux j’imagine….

Je me suis même laissé tenter par une petite leçon de danse, haaaaa ce que peuvent faire 2 verres de vin après une grosse journée de plongée et de soleil! pas de chance que je mette la vidéo ici!

Une dernière tradition que j’adore est l’emploi des fleurs dans la mode féminine. Comme à Hawaï, les fleurs sont utilisées pour orner les cheveux, faire des colliers et des bracelets. Des l’âge de 9 ans, les jeunes filles apprennent à faire des couronnes de fleurs. C’est absolument magnifique et en plus, avec la fleur de tiaré, ça sent divinement bon. Cet ornement m’a été offert par une serveuse dans un restaurant que j’avais complimenté. Au moment de partir, elle me l’a offert, j’ai eu beau insister pour lui donner un petit quelque chose, elle a toujours refusé. En le gardant au frigo, j’ai pu le porter deux jours supplémentaires.

Alors Bora Bora, ça vaut la peine? Si vous aimez jouer dans l’eau et avez un certain budget, parce que même en pension, ça demeure dispendieux, je vous dis oui!

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Classé dans Hawaï et les iles sous le vent

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